Nouvelles du front cinématographique de 51 à 60 :

 

The Tree of Life de Terrence Malick

 

Le film le plus attendu du Festival de Cannes 2011 était aussi le film le plus attendu du Festival de Cannes 2010 : en effet, le cinquième long métrage de Terrence Malick, The Tree of Life, devait bénéficier déjà l'an dernier de sa présentation dans la compétition officielle du plus important festival de cinéma au monde. Sauf que le film n'était pas encore prêt, le cinéaste demeurant encore au travail du montage de ce qui était déjà considéré avant toute projection officielle comme son film-somme, son chef-d'œuvre, l'opus magnum qui allait définitivement asseoir sa réputation de digne successeur contemporain de Stanley Kubrick.

 

 

The Locket de John Brahm et Berlin Express de Jacques Tourneur

 

RKO : ces trois lettres ne disent rien à la plupart des gens, alors qu'elles scintillent dans l'imaginaire cinéphile. Ces lettres désignent en fait le studio hollywoodien le plus libre et inventif des années 1940 : RKO Pictures nomme la plus ancienne des sociétés indépendantes de production cinématographique aux États-Unis. Petite mais costaude, elle fut longtemps la vaillante concurrente des cinq grands studios qui contrôlaient alors via les circuits de production mais aussi de distribution le marché cinématographique.

 

 

Le Départ, The Twenty Years Olds, Deep End, Moonlighting et Success is the Best Revenge de Jerzy Skolimowski

 

« L'important, c'est de lutter ». Ou encore : « Tout artiste mène un combat contre lui-même ». Deux phrases parmi d'autres prononcées par Jerzy Skolimowski dans l'excellent documentaire qui lui a été consacré en 2003 : Contre la montre... Jerzy Skolimowski, peintre, poète, cinéaste réalisé en 2003 par Damien Bertrand avec l'aide précieuse de Jean Narboni et Noël Simsolo pour Les Films d'ici. Deux phrases qui ramassent l'esprit vitaliste et agonistique innervant toute l'œuvre de Jerzy Skolimowski, et qui trouvent à se prolonger dans tant d'exemples émaillant la trajectoire de l'artiste polonais.

 

 

Invasion Of The Body Snatchers (1955) de Don Siegel, Nashville (1975) de Robert Altman, The King Of Comedy (1982) de Martin Scorsese

 

Alexis Charles Henri Clérel de Tocqueville (1805-1859) ne cesse de jouir d'un prestige certain entretenu hier par Georges Sorel, Raymond Aron, François Furet et Claude Lefort, et plus récemment par Pierre Manent, Alain Renaut, Marcel Gauchet et Bernard-Henri Lévi, ce dernier se rêvant d’ailleurs en héritier légitime de cette digne succession intellectuelle. On loue les qualités de discernement quasi-prémonitoire d'un penseur libéral qui, dans ses analyses concernant la Révolution française notamment et la démocratie plus généralement, aurait fait montre d'une justesse analytique dans l'objectivation de tendances historiques longues favorables à la liberté et à l'égalité politiques.

 

 

La Grotte Chauvet : devant la porte, Dans le silence de la Grotte Chauvet, La Grotte Chauvet, la première fois et La Grotte Chauvet, dialogue d’équipe de Pierre-Oscar Lévy et La Grotte des rêves perdus de Werner Herzog

 

« Il n’y a pas de délire d’interprétation puisque l’interprétation est elle-même un délire » a un jour prévenu le philosophe Clément Rosset. Le documentaire La Grotte Chauvet, dialogue d’équipe réalisé en 2003 par Pierre-Oscar Lévy investit l’espace de la recherche scientifique axée sur la datation (environ 32.000 ans) puis le sens des images pariétales contenues dans la grotte Chauvet (du nom de son découvreur, le spéléologue Jean-Marie Chauvet en 1994 - cette grotte de l’ère paléolithique supérieure se situe en Ardèche).

 

 

Habemus papam de Nanni Moretti et Melancholia de Lars von Trier

 

Considérer d’un seul tenant Melancholia du cinéaste danois Lars von Trier et Habemus Papam du cinéaste italien Nanni Moretti, c’est vouloir faire remarquer à quel point, au-delà des hasards de leur programmation commune à la sélection officielle du Festival de Cannes 2011 comme de la latinité de leur titre, les deux films partagent un semblable désir pour les figures de la défection et de la déception comme formes non pas d’impuissance mais d’impouvoir. Et ce désir cinématographique partagé peut d’ailleurs être envisagé comme le symptôme actuel d’un refus a minima, proto-politique ou infra-politique, de jouer le jeu de l’existant.