Nouvelles du Front de 211 à 220

 

Jean Renoir, le plus grand cinéaste français et père de la Nouvelle Vague, humaniste et panthéiste, le fils a rejoint son père au musée : affaire classée. On y reviendrait donc seulement en raison d’une cinéphilie appliquée à être respectueuse des discours universitaires et patrimoniaux, y reconnaissant l’équivalent de la propédeutique de nos prédécesseurs. Que nenni. Les films de Jean Renoir sont à la revoyure parmi les plus contemporains, dans lesquels se jouent non seulement toutes les histoires du cinéma qui se sont reconnues dans son art, mais où surgissent aussi des instants d’éternité dont la valeur esthétique rédime les affaissements forçant notre présent à préférer la logique du pire.

 

  • Nouvelles 216 et 217 : Le tact de Peter Nestler

 

Faire l'expérience du cinéma de Peter Nestler c'est repenser à ce que le tact veut dire, dont nous croyons que ses manifestations nous ont saisis avec une singularité insoupçonnée à l'occasion des neuf films que les éditions Survivance nous proposent aujourd’hui de découvrir ou redécouvrir.

 

  • Nouvelles 218 : Little President de Christophe Clavert

 

Avant Little President il y a C'était la jungle qui en serait comme l'incipit. L'ouverture ouvre sur une trouée. Ce dont il s'agit de témoigner se manifeste autant frontalement que littéralement : c'est le non-lieu qui se voit (la terre calaisienne a été retournée) et qui se dit à la fois (la littérature grise du droit a autorisé l'invisible fondation du grand retournement de la terre). Le vide est un grand trou qui se montre deux fois : par défaut (il y avait ici des gens qui n'y sont plus) et par excès (le droit surabonde là pour justifier l'injustifiable trouée du monde). Les gravats ne sont dès lorsqu'une manifestation d'une aggravation plus globale qui affecte la raison et que la raison ne pense pas.

 

  • Nouvelles 219 et 220 : Pré-Code (1930-1934), les revers de la parenthèse enchantée

 

« Forbidden Hollywood » est une rétrospective conçue en 2019 par Warner Bros. et le Festival Lumière proposant en dix longs-métrages un panorama dédié aux films rassemblés sous l'étiquette du Pré-Code. Soutenu par l'Agence pour le Développement Régional du Cinéma et l'Association Française des Cinémas d'Art et Essai, la rétrospective est consacrée à célébrer une « parenthèse enchantée » qui, entre 1929 avec le début du parlant et l'application en 1934 du Code Hays écrit cinq ans auparavant, a permis à des producteurs et des scénaristes, des réalisateurs et des acteurs de participer à une diversité de films culottés défendant « une vision du monde subversive, novatrice, dont la valeur ultime est la liberté » pour reprendre les termes de la critique Hélène Frappat dans le texte de présentation rédigé à cette occasion.